Nougaro chante l'Ile de Ré :
"Dans l'île de Ré, ma belle adorée, je t'emmènerai, bientôt Au mois le plus tendre, le mois de septembre, où l'on peut s'étendre, bien seuls Regardant la plaque, des flots et les flaques, que les soirées laquent, d'argent Regardant les teintes, allumées, éteintes, d'une toile peinte, par un génie clair
Dans l'île de Ré, ma belle adorée, je t'emmènerai, tout beau Remontant l'aorte, d'une route accorte, nous irons aux Portes, au bout Mes parents y vivent, tout près de la rive, brodée de salives, nacrées Là, la fleur marine, par les deux narines, grise la poitrine, d'un encens sucré
Sur le tapis mousse, de la plage rousse, soudain je te pousse, alors Voici le célèbre, cliché de vertèbres, de bras et de lèvres, roulant Sur le drap de sable, que l'eau imbuvable, lessive inlassable, nettoie Effaçant l'empreinte, pourtant sacro-sainte, de la longue étreinte, de nos coeurs en croix
Quand la lune brule, l'îlot majuscule, dont tintinnabulent, les ports Sur les pierres vieilles, je nous appareille, de phrases vermeilles, partons Nous jetterons l'ancre, dans le flacon d'encre, d'une nuit qu'échancre, là-bas Le phare sirène, du cap des Baleines, tournant la rengaine, d'amour d'au-delà
Dans l'île de Ré, ma belle adorée, je t'emmènerai, demain Ta main dans la mienne, come rain or come shine, comme reine ou comme chaîne, je t'aime Rois mages en cohorte, Barbe-Bleue des Portes, l'océan t'apporte, la clé, la clé du mystère A toi, ma Miss Terre, que tu sauras taire, dans l'île de Ré."